La Métamorphose



Création 2012


Métamorphose :  n.f. Changement d’une forme en une autre.

Gregor Samsa, en se couchant, un soir, se trouva fatigué. Il dit bonsoir à sa mère et à sa sœur Grete, puis alla se coucher. Le lendemain, il n’alla pas travailler. Ni les jours suivants.

Rien ne fut comme avant.

Grégor était métamorphosé.

Son père s’en irrita.

Sa mère s’en inquiéta.

Sa sœur s’en occupa.

Et la maison trembla.

«  Cette adaptation de la nouvelle de Kafka est tout simplement remarquable, sur tous points de vue. Fred Abrachkoff et Frédérique Antelme ont réussi le tour de force de faire rire avec cette sombre histoire de garçon fatigué d’être au service de tous et dont la métamorphose en cafard transforme toute la famille. » (La Nouvelle République, fév. 2012) 

>>>>>>>> REPRISE DU SPECTACLE du 28 au 30 janvier 2016, à Cap sud – Poitiers.              Plus d’infos dans l’onglet « les représentations ».

Extrait 1 La Métamorphose vimeo

Extrait 2 La Métamorphose vimeo

Extrait 3 La Métamorphose vimeo

 


L’équipe

Mise en scène : Frédérique ANTELME

Adaptation & Dramaturgie : Fred ABRACHKOFF

Distribution : Françoise LE MEUR, Romans SUAREZ PAZOS, Mathilde CHABOT (reprise du rôle d’Anna Pieri)

Création lumière : Emmanuel VUILLEMOT

Création Sonore : Miké GOUPILLEAU

Régie générale : Allaoua CHETTAB 

Régie lumière : Flora GALIN

Régie son : Laurent PENOT

Décors : Atelier de la Porte Rouge

Scénographie & costumes : Axel MOREL VAN HYFTE et Amandine FONSIN

Crédits photographiques : Nathalie MORCELET

Collaborations artistiques : Margot LE THIEC et Marie BEZARD

Nos soutiens

Coproduction et accueil en résidence :

C.A.P. Sud  – Centre d’Animation de Poitiers Sud.

Accueils en résidence :

Maison du Comédien—Maria Casarés, Alloue

Théâtre Les Carmes, La Rochefoucauld

Aide à la production :

Région Poitou-Charentes

Note d’intention

La peur nous accompagne tout au long de notre vie, des peurs «enfantines» aux peurs «adultes», nous vivons avec elle, parfois en la subissant, d’autres fois en la combattant. Elle nous paralyse, nous interroge, nous traumatise et pourtant, bien souvent nous la convoquons consciemment ou parfois inconsciemment. Est-ce pour l’apprivoiser et mieux s’en faire une alliée ? Ou simplement juste pour le plaisir de « se faire peur » ?

À travers cette libre adaptation de Kafka j’aborde une peur concrète, intime et sociale, la peur de perdre quelque chose, son travail, sa fierté, sa dignité, mais également, la peur de l’autre et de la différence, de l’exclusion.

Avec Frédéric Abrachkoff, nous avons fait le choix de traiter cette fable en prenant le point de vue de Grete, la sœur, pour mettre en exergue la luminosité et la vitalité de ce personnage et aussi pour procurer à cette étrange histoire une influence qui relève du conte. 


Frédérique Antelme

« Au fond, c’est ça la solitude : s’envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours. » 


(August STINBERG)

La prochaine représentation aura lieu le VENDREDI 13 JANVIER 2017 à 20h45

LA MARGELLE, 12 place de Gaulle 86400 CIVRAY

>> Réservations : 05 49 87 00 49

Spectacle conseillé à partir de 11 ans. Durée : 1h20.

Tarifs : 14€ (plein), 10€ (abonnement), 7€ (réduit).


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Article

La Métamorphose
publié le 28/10/2017 à 15:44

Par la compagnie La Clique d’Arsène
Hier soir, invitée au 11ème festival organisé par le théâtre de l’Escabeau (à Briare, Loiret), la compagnie La Clique d’Arsène jouait une Métamorphose « librement adaptée » mais bien fascinante. Qu’arrive-t-il réellement à Gregor Samsa, cet employé modèle, soutien appliqué d’une famille enfermée sur elle-même, papa, maman et Grete, la petite sœur feu follet ? Pourquoi est-il plus fatigué ce soir-là que les autres ? Faisait-il vraiment beau comme il le dit à sa mère en lui faisant le compte rendu aussi laconique qu’invariable de sa journée ordinaire ? Ou n’avait-il pas plu, au vu de son imperméable mastic mouillé et de sa tête humide ?
C’est une danse silencieuse de Grete qui nous cueille au seuil de ce soir particulier, Grete femme-enfant fine et souple en robe blanche, jouant à faire évoluer des avions de papier entre table et chaises, dessus dessous, au son d’une musique circulaire qui nous pénètre lentement. Par moments, la musique s’arrête, Grete se fige, la mère aussi, qui est entrée à sa manière dans la même danse, celle de l’attente du retour de Gregor, leur seul lien avec le monde extérieur.
Et Gregor est là, que Grete salue en lui sautant au cou, solaire. Leurs jeux d’enfants préservés suffiront-ils à prévenir la cassure qui s’annonce ? D’étranges forces grondantes, intérieures ou extérieures on ne sait, se manifestent quand Gregor se déshabille pour aller se coucher. Les frissons de la métamorphose parcourent déjà chaque muscle, chaque tendon de son dos qui se tord sous la lampe.
Le lendemain matin, pour la première fois, Gregor ne se lève pas. Pour la première fois, il rate le train de 7 h. La mère, le père, la soeur s’émeuvent de ce dérèglement subit qui les menace tous. Et de fait, le bras nu d’un supérieur hiérarchique anonyme vient tancer à domicile le coupable et sa famille, qui cache comme elle peut la vérité. L’horreur suscitée par la transformation de Gregor devient un secret domestique ruminé dans un étrange mélange d’amour et de dégoût, de passion et de fascination.

Dès lors, la mère et la sœur s’emparent de la pièce, font parler tantôt le père, hors scène, tantôt le métamorphosé, nourrissant leurs voix et leurs gestes de l’innommable qui a envahi leurs vies mais qui est encore un fils, un frère : du vivant tassé dans un coin sombre de la scène où il remue à peine.

Lorsque les trois acteurs reviennent travestis en sous-locataires moustachus et survoltés, c’est une scène burlesque qui troue le cours du drame d’un interlude comique.
Est-ce l’ombre portée de la métamorphose de Grégor Samsa ? C’est en tout cas un vrai et fort théâtre des corps que la mise en scène de Frédérique Antelme impose, servi par trois superbes acteur et actrices : corps-passion de Grégor, corps aérien de Grete, corps massif de la mère. Romans Suarez Pazos et ses mouvements tectoniques, Mathilde Chabot (sur l’affiche), tantôt par la danse, tantôt par les mille nuances d’un visage étonnamment juvénil et expressif, Françoise Le Meur, en mère impuissante et déchirée, portent de bout en bout un texte pourtant minimaliste. Et l’on saisit une fois de plus combien le théâtre reste un moment de vie irremplaçable quand il est, au-delà des mots, cette sculpture totale et mouvante de corps, de sons et de lumières.

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